Peut-être avez-vous aperçu nos campagnes en magasin et dans les abribus ? Saviez-vous que les fruits et légumes vendus dans nos rayons sont moins chers que leurs équivalents bio vendus dans les enseignes de la grande distribution, et ce, tout en garantissant une rémunération plus juste des producteurs ? On vous explique tout !
Depuis la mi-septembre, nous menons une campagne de sensibilisation au sujet des prix de nos fruits et légumes. Une large partie de la population continue de penser que « le bio, c’est cher » ; cependant, nous nous sommes rendu compte que cette idée était principalement générée par les prix pratiqués dans la grande distribution… Il était temps de réagir !
Färm, tout le monde s’y retrouve


Une alimentation locale et moins chère
Pour préparer cette campagne, nous avons comparé nos prix – le 25 août 2021 – à ceux de Carrefour, Colruyt et Delhaize. Soyons transparent·es, nous nous savions meilleur marché, mais pas à ce point-là, ni sur autant de produits, tout en conservant une origine bien plus proche ! Les résultats sont sans équivoque : nous sommes bien moins chers que la grande dis’, et nous sommes d’ailleurs certain·es qu’il en est de même pour tous les acteurs engagés du secteur de LA bio. À titre d’exemple, à Bruxelles, les courgettes bio étaient en moyenne 80,7% moins chères chez Färm que dans la grande distribution le jour où nous avons relevé les prix. Cette différence était de 60 % à Louvain-la-Neuve, de 80,7% à Braine-l’Alleud, et de 105% à Leuven !. Oui, c’est énorme ! Alors, elles en prennent un coup hein, les idées reçues…
Cette disparité s’explique notamment par le fait que nos magasins ne comptent en moyenne que 30% de marge. Aussi, nous privilégions les circuits courts et les producteurs locaux. Évidemment, nous ne travaillons qu’avec des produits de saison, ce qui diminue le surcout de transport, tout en réduisant l’impact carbone. D’ailleurs, nous sommes très fièr·es de vous annoncer qu’en 2020, 38% de nos produits alimentaires étaient belges et 90% étaient européens.

Pour être toujours plus conscient·es de nos choix en matière de durabilité, nous avons passé nos produits alimentaires à la loupe du Färmoscope. Un drapeau apparaît sur l’étiquette de tous les produits alimentaires : il permet d’en connaître l’origine de la production pour les produits bruts, et de la transformation pour les produits transformés.
Une rémunération juste
Au-delà de la comparaison du prix des produits bio entre la grande dis’ et les magasins spécialisés, il nous semble important d’ajouter que le label bio ne nous parait cependant pas suffisant. En effet, les enjeux sociétaux et économiques ne sont pas pris en compte par la labellisation européenne. Nous insistons pour un prix juste, du champ jusqu’à l’assiette.
Il est essentiel pour nous que chaque personne impliquée dans la production, la transformation, l’emballage et le transport de nos produits soit rémunérée correctement. Malheureusement, le label bio ne garantit pas cela. De nombreux producteur·ices en bio ne parviennent pas à couvrir leurs charges, se payer un salaire ou encore à amortir leurs investissements. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place des filières de production et travaillons le plus possible en direct avec les producteur·ices et transformateur·ices. En 2020, nous avons interviewé les personnes avec lesquelles nous travaillons en direct (que ce soit via un magasin, ou via notre centrale d’achats et logistique). Ils et elles sont environ 60% à avoir pu prendre le temps de nous répondre et partager certains points de leur vécu et leur avis quant à la collaboration avec Färm. Selon les résultats de l’enquête les producteur·ices et transformateur·ices se sentent reconnu·es dans leur travail par les färmers à 4,40/5. Même si une amélioration est toujours possible, on est déjà très content·e·s de ce résultat et espérons pouvoir maintenir à l’avenir de si bonnes relations. Les points sur lesquels la grande majorité (de 80 à 90%) des répondant·e·s de l’enquête s’accorde sont entre autres la fiabilité de Färm, la facilité de gestion des commandes et des factures et le payement d’un prix juste pour leur travail.
Changer le monde en mangeant
Comme nous l’indiquions dans notre rapport d’activités et d’impacts 2020, si tout le monde parle du bio, le marché ne représente cependant que 4% des ventes de produits alimentaires en Belgique. En parallèle, en 2019, 62% des parts de marché du bio étaient entre les mains de la grande distribution contre seulement 32% parmi les magasins bio spécialisés. En outre, 52% des consommateurs et consommatrices bio achetaient leurs produits bio exclusivement en grande surface, seulement 6% exclusivement en magasin bio et 29% se partageaient entre les deux types d’enseigne. Avec la course au prix que tente d’imposer la grande distribution, le marché du bio risque d’être de plus en plus polarisé entre le simple label bio et LA bio qui englobe d’autres aspects, tels que l’origine des produits, la saisonnalité, le prix juste, l’éthique, le packaging… À nous, commerçant·es engagé·es de démontrer à chacun·e que consommer bio peut être accessible à tou·tes malgré un budget serré, et ce, sans tomber dans les travers de la course au prix le plus bas, au détriment des conditions de travail des producteurs et productrices ou de la qualité des aliments.
En effet, notre objectif chez Färm, ce n’est pas de faire exploser nos ventes, mais de changer le monde en mangeant. Nous essayons de proposer une gamme saine au plus grand nombre, sans céder sur les valeurs qui rassemblent les acteurs de LA bio. Et l’une de nos missions est de vous accompagner dans votre transition alimentaire. Cela passe aussi par le fait de vous donner des astuces pour consommer bio à un prix raisonnable : favoriser le vrac, cuisiner soi-même, choisir de larges conditionnements, consommer de saison, manger moins de viande, acheter les fruits et légumes bio en magasin spécialisé et pas en grande surface.
Ensemble, nous arriverons à augmenter la part de marché des magasins engagés dans le secteur de LA bio