Qu’on se le dise, le plastique n’a rien de fantastique. C’est même super dramatique. Il y en a encore beaucoup trop, partout, tout le temps. Et puis ce mot « jetable », qui donne de l’urticaire à tous ceux qui essayent de consommer Zero Waste. Etat de la question et solutions : la guerre au plastique est déclarée !
Les chiffres sont catastrophiques. Selon l’Onu Environnement : plus de 8,3 milliards de tonnes de plastique ont été produites depuis le début des années 1950. Environ 60% de cette production s’est retrouvée dans une décharge ou dans le milieu naturel. Seulement 9% de tous les déchets plastiques produits ont été recyclés. D’ici 2050, toutes les espèces d’oiseaux marins mangeront du plastique régulièrement. 5000 milliards de morceaux de plastique flottent dans nos océans. Le vortex de déchets du Pacifique Nord constitué de 80 000 tonnes de déchets, le fameux « continent de plastique » s’étend sur une surface trois fois plus grande que la France. Et tout ça en sachant que les estimations sur la durée de vie du plastique vont de 450 ans à l’infini. Gloups ! L’idée n’est pas de vous mettre le moral dans le fond des chaussettes d’automne mais de tirer la sonnette d’alarme.
L’impact sur nos santés, le réveil des autorités
Non seulement, les plastiques sont produits à partir de ressources polluantes et non-renouvelables comme le pétrole, le gaz naturel et le charbon mais les déchets polluent les terres et, surtout, les mers, les océans et les rivières. Dès lors, les fragments de plastique sont consommés par la faune marine et toute la chaîne alimentaire est susceptible d’être contaminée, et donc nous aussi ! Une étude du WWF révèle que l’être humain ingère 2.000 particules de microplastiques soit environ 5 grammes de plastique par semaine soit le poids d’une carte de crédit.
Bonne nouvelle, les autorités se réveillent enfin ! A Bruxelles, depuis le 1er juillet 2019, la distribution et l’usage de plastique à usage unique sont interdits lors d’évènement sur l’espace public. Fini les pailles, barquettes, couverts jetables, touillettes, gobelets et toutes ces autres choses nulles qui finissent sur le sol et dans les océans… Mais ce n’est pas tout, un accord qualifié de » plus ambitieux au monde en matière de déchets marins » a été signé par l’Union Européenne. L’objectif est d’interdire à partir de 2021 la plupart des objets de plastique à usage unique comme les coton-tige, assiettes ou pailles. Selon la Commission, les produits couverts par la législation représentent, , plus de 70 % des déchets marins. L’UE s’attaque également aux plastiques dits oxodégradables (jugés étiquetés biodégradables de façon abusive), et aux récipients alimentaires et gobelets en polystyrène expansé (la matière utilisée dans beaucoup de livraison de plats).
Moins d’emballages, moins de plastique
En fait, le marché principal du plastique est celui des emballages, ils représentent près de la moitié de tous les déchets plastiques produits dans le monde. Et la plupart de ceux-ci ne sont jamais recyclés ou incinérés. L’usage des bouteilles en plastique est, et reste une très grande source de déchets. Selon Euromonitor International, dans le monde, chaque minute, un million de bouteilles plastiques sont vendues. Selon The Guardian, moins de la moitié des bouteilles achetées en 2016 ont été collectées pour être recyclées et seulement 7 % de celles collectées ont été transformées en nouvelles bouteilles. Une seule chose à répéter : vive les contenants durables, le vrac et les gourdes.
Dans les magasins Färm, les efforts sont poursuivis pour garantir une gestion optimale des déchets. La coopérative collabore avec MCA Recycling qui reprend tous les plastiques et les valorise presque tous. Isadora Meersseman veille au respect de notre charte de gestion qui assure la cohérence des engagements et des actions entreprises. « Dans nos magasins, nous proposons beaucoup de produits en vrac, ce qui permet de réduire les emballages des client·e·s mais aussi du fournisseur. C’est vrai, le vrac est lui-même emballé souvent dans du plastique, surtout si ça vient de loin, mais ça protège quand même de l’humidité, des nuisibles etc. »
Brüt by Färm va encore plus loin. « Tout est sans emballage sauf le Tetra Pack pour les boissons et le lait. Nous n’avons aucun plastique à usage unique sauf pour la viande et le poulet. On n’a pas trouvé d’autres solutions pour l’instant pour limiter les pertes puisque l’emballage double la date limite de consommation. Si on devait jeter la viande ce serait du CO2 produit pour rien », explique Arnaud gérant de Brüt by Färm. Dans ce nouveau magasin, les client·e·s viennent avec leurs contenants pour acheter de la crème, du beurre ou du tofu. « On a diminué pas mal de références pour aller à l’essentiel. On achète dans les plus gros emballages même si c’est lourd pour réduire les déchets. C’est un challenge et un objectif pour nous d’avoir le moins de déchets possible. »
Le mouvement Zero Waste Belgium a créé un autocollant « contenants bienvenus » à placer sur la vitrine ou la porte des magasins qui acceptent que leurs client·e·s apportent leurs sachets en tissus, boîtes, bouteilles, et autres bocaux. « Depuis toujours, les gens sont bienvenus avec leurs contenants chez nous. Toujours dans cette optique de diminution de déchet, on a supprimé les bouteilles en plastique d’eau de nos rayons. Aussi à partir du 16 novembre, au rayon traiteur, il n’y aura plus de barquettes en plastique à usage unique. Les client·e·s pourront utiliser leurs propres contenants, soit les bocaux consignés. Mais on encourage vraiment les gens à venir avec leur boite ou à réutiliser les bocaux plusieurs fois. Moins de logistique de livraison et nettoyage de bocaux, c’est encore plus écologique », ajoute Isadora.
Refuser le superflu
Cet été, nous avions rencontré Bea Johnson, la papesse du zéro déchet qui rappelait alors la règle numéro un vers une vie sans déchet : refuser ce dont on n’a pas besoin. Avant d’acheter, il est important de réfléchir et de se demander si cet objet/ce produit est vraiment utile. Il est important de refuser les gadgets offerts, ils nous encombrent et finissent en déchets supplémentaires.
Pour terminer sur une note joyeuse et positive, voici une liste de conseils pour une vie fantastique sans plastique !
- Ne jamais quitter la maison sans sa gourde
- Garder une fourchette et une serviette en tissu dans son sac
- Toujours avoir un petit tote bag prêt à être dégainé
- Emballer ses aliments avec de la cire d’abeille réutilisable.
- Acheter un oriculi, ce cure-oreille écologique en bambou remplace le coton-tige
La semaine européenne de la Réduction des déchets
La prochaine édition se tiendra du 16 au 24 novembre 2019. Cette initiative vise à promouvoir la mise en œuvre d’actions de sensibilisation à la gestion durable des ressources et des déchets. C’est dans ce cadre qu’est organisé Le Salon Zéro déchet, le samedi 16 novembre 2019. L’occasion de découvrir tous les moyens pour produire le moins de déchets possible. Au programme : des démonstrations, des ateliers pratiques, des présentations et une brocante gratuite.