Färm, c’est avant tout une histoire de valeurs. Parmi lesquelles on retrouve la coopération, la transparence et l’équité envers les agriculteur·rice·s.
La viande de qualité est le résultat d’un savoir-faire acquis à travers les années et d’une passion pour l’élevage des animaux. Des éleveurs aux consommateurs, en passant par l’artisan boucher et le distributeur, la filière nu! réunit tous les acteurs de la chaîne. Résultat ? Des produits toujours plus justes pour les producteurs comme pour les consommateurs.
Filières 100% belges
Depuis sa création, la coopérative investit dans le développement de filières belges. « En tant que coopérative, nous invitons les consommateurs à participer au développement de notre terroir bio belge. Cela passe notamment par la mise en place de filières. La création de la filière nu! a permis de proposer aux clients une gamme de viande 100% belge et garantie 100% sans nitrite. La qualité est supérieure puisqu’on a mis en place un règlement d’ordre filière qui définit comment sont produites les viandes », explique Jean-David Couderc, directeur opérationnel de Färm. L’impact CO2 a été réduit à son maximum. Un des exploitants, Bioherin, bénéficie d’ailleurs d’un impact CO2 négatif, ses prairies et cultures absorbant plus de CO2 que l’élevage de vaches n’en émet. Ceci grâce à la faible quantité d’animaux sur la grande surface de pâturage, ce qui permet donc un plus grand stockage de carbone dans la biomasse des prairies.
De manière collaborative et coopérative, tous les acteurs de la filière se sont réunis autour de la table et ont créé un cahier des charges commun. « Ce cahier des charges est plus exigeant que les normes bio afin d’avoir une viande produite dans les meilleures conditions possibles en termes de techniques et de pratiques d’élevage. La filière nu! regroupe des producteurs, un atelier de transformation boucherie charcuterie, la centrale logistique et les magasins Färm. Un abattoir à la ferme va être mis en place en collaboration avec Nature & Progrès, c’est un projet pionnier en Belgique. »
« Nos valeurs de transparence et d’éthique s’appliquent au prix d’achat aux producteurs qui est enfin un prix d’achat avec lequel ils peuvent se payer un salaire. Ce n’est pas encore un prix juste à 100% parce que le prix ne couvre pas encore l’amortissement de leur ferme, mais c’est mieux que le prix habituel qui ne paye que les investissements, les animaux, les charges mais pas leur salaire », continue Jean-David. Côté client·e·s, la qualité semble plaire puisque les ventes de viande ont augmenté.

De la ferme à l’assiette
Arnaud Hérin, avec sa boucherie BioHerin, est l’un des principaux producteurs de la filière. Chez les Hérin, les animaux, c’est une histoire de famille. Ses grands-parents ont acheté la ferme. Ses parents l’ont reprise et, en 1998, ils ont décidé de reconvertir la totalité de l’exploitation à l’agriculture biologique. En 2008, Arnaud a racheté 60% de la ferme familiale et a commencé une formation de boucher en cours du soir. « Moi je suis né dans le bio, je ne vois pas l’agriculture autrement que bio. Ce que je préfère dans mon métier de boucher, c’est la création de nouveaux produits. » Pendant plusieurs mois, Arnaud est venu tous les samedis au comptoir frais de Färm Meiser pour proposer sa viande à la découpe. « Ça m’a appris à connaître d’autres milieux, à rencontrer des gens différents que chez moi dans les Ardennes. Bruxelles est plus cosmopolite. Cette diversité culturelle m’a amené à créer des produits, de nouvelles recettes. »
Arnaud a une triple casquette, il est producteur, boucher et en tant que transformateur, il sélectionne les meilleurs producteurs partenaires pour assurer les commandes. « La plupart des porcs et boeufs viennent de chez moi mais j’achète aussi à d’autres producteurs. Je sais chez qui je peux aller. Je valide les partenariats en fermes, on ne travaille qu’avec des agriculteurs qui travaillent en bio par conviction depuis de nombreuses années, bien avant la tendance. Ce sont des pionniers qui passaient à l’époque pour des hurluberlus de l’alimentation. »
Arnaud découpe, transforme et emballe sous vide sa viande éthique de qualité qui est proposée dans les rayons. Pourquoi sous vide, dans du plastique, plutôt qu’au comptoir ? Tout simplement parce que la DLC (date limite de consommation) est la priorité pour éviter le gaspillage qui représente plus d’impact sur les émissions de CO2 que l’emballage (qui ne représente que 2% du cycle de vie totale du produit…). Mais Färm s’engage à changer les emballages de nu! vers plus de recyclable et de compostable dès que des solutions efficaces seront disponibles sur le marché ! Début 2020, la quantité de plastique utilisée a déjà pu être réduite de moitié.
Valoriser le travail des producteurs
Le but de la filière nu!, c’est aussi de valoriser le travail des producteurs. Les agriculteur·rice·s sont à la base de notre système alimentaire et parfois, certains consommateur·rice·s semblent l’oublier.
Selon les chiffres de l’agriculture, entre 1980 et 2018, le secteur agricole a perdu 68% de ses exploitations avec un rythme de disparition plus ou moins identique en Flandre et en Wallonie (-2,5% en moyenne). Dans la même période, la superficie moyenne par exploitation a, quant à elle, presque triplé. Dans notre pays (comme dans beaucoup de pays européens) les fermes familiales disparaissent les unes après les autres. Les conditions de vie des éleveurs sont de plus en plus difficiles et la réalité économique extrêmement complexe.
Il est primordial de valoriser le travail des producteurs et de payer le prix le plus juste possible pour préserver notre agriculture locale. « Peut-être que le confinement va aider les consommateur·rice·s à se rappeler de ce qui est essentiel, de ce qui est vital. Il va y avoir une prise de conscience du rôle des producteur·rice·s pour assurer l’alimentation des citoyens et donc de la nécessité de permettre aux agriculteur·rice·s de vivre de leur production. Grâce à la filière, on vend notre viande à un bien meilleur prix que le commerce classique. »

La filière nu! est un exemple en matière de valorisation du patrimoine agricole belge. La viande consommée en moins grande quantité mais de manière responsable, telle est la clef d’une alimentation durable à grande échelle ! Soutenons les fermes familiales, les exploitations locales et faisons de leur savoir-faire des bons petits plats à partager !