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LES LABELS BIO : PETIT GUIDE DE SURVIE AU ROYAUME DES ÉTIQUETTES

Que consommer ? Que signifient les labels ? Que garantissent-ils ? Comment s’en sortir dans les rayons ? On vous explique tout.

Selon les chiffres de BioWallonie, au 31 décembre 2018, la Wallonie comptait 1.742 fermes sous contrôle bio, ce qui représente une ferme sur sept. Leur nombre a doublé entre 2009 et 2017. C’est clair, le bio a le vent en poupe. Pour les consommateurs engagés pour le bien manger, il est essentiel de choisir des produits respectueux de l’environnement, de la santé et des conditions de fabrication. Pour garantir la qualité, des labels ont été créés.Mais parfois, il n’est pas évident de s’y retrouver… Aliments biologiques riment-ils forcément avec étiques ? Chez Färm, qui sélectionne les marques ? Comment être sûr.e de nos choix de consommation ? Éclairage au cœur des rayons.

IL ÉTAIT UNE FOIS LES LABELS

Pour comprendre l’apparition des labels, il faut embarquer dans la machine à remonter le temps. « Avant, tout était bio et puis il y a eu la Deuxième Guerre mondiale et le développement de l’agriculture intensive, les pesticides sont arrivés. Des gens ont tiré la sonnette d’alarme. Dans les années 80, le mouvement du bio a véritablement commencé. Des experts se sont regroupés pour réfléchir à un moyen de revenir en arrière mais c’était compliqué avec le lobbying de l’industrie. Des labels ont été créés pour garantir les normes bio. Biogarantie en Belgique ou AB en France ont été lancés avant le règlement européen et sa feuille verte », explique Alison Hamoir, chargée de communication pour Certisys, organisme de contrôle et de certification spécialisé en bio.

L’EUROPE AVANT TOUT

Au sein de l’Union Européenne, le premier règlement sur l’agriculture biologique est entré en vigueur en 1992. Le terme « bio » est depuis une appellation légalement protégée. On se souvient tous du célèbre yaourt qui a dû changer de nom suite à l’interdiction de la directive européenne de faire référence à l’agriculture biologique pour les aliments qui n’incorporent pas de produits agricoles certifiés… Attention cependant aux étiquettes, si la mention bio est protégée, les mots «naturels» ou «écologiques» ne signifient rien de précis. L’emballage ne fait pas le produit !
La réglementation sur l’alimentation biologique est d’application dans tous les États membres. De Rome à Paris, en passant par Barcelone ou encore à Bruxelles, le visuel commun de la feuille verte permet au consommateur de reconnaître aisément les produits bio.
Pour être certifié bio, l’agriculteur doit appliquer des méthodes de production respectueuses de l’environnement et de la santé en n’utilisant pas de produits chimiques de synthèse ni d’OGM. Les animaux doivent être nourris d’aliments certifiés bio et le bien-être animal doit être garanti. La qualité des produits bio est ensuite vérifiée à chaque étape de la fabrication, du producteur au transformateur, en passant par le distributeur, l’importateur, le point de vente ou le restaurant. Si l’on veut importer un produit qui ne provient pas d’un pays européen, il faut alors pouvoir démontrer à son organisme de contrôle que le produit a bien été produit selon une méthode bio. Aussi, il faut effectuer des tests aléatoires pour vérifier que le produit ne contient pas de résidus chimiques interdits.

En savoir plus sur les normes bio européennes.

QUI CONTRÔLE ?

La réglementation européenne décrit aussi comment contrôler le bio. L’application du règlement européen est contrôlée au sein de chaque pays d’Europe par des organismes certificateurs indépendants reconnus par les autorités du pays. En Belgique, chaque entreprise tout au long de la filière des produits bio est donc contrôlée par un des trois organismes de contrôle indépendants et reconnus par les autorités. Certisys est l’organisme qui contrôle le plus d’opérateurs bio en Belgique (près de 3000 en 2018). En dessous du label bio européen, il y a toujours le code BE-BIO-0X, ce code est la preuve du contrôle bio par un organisme agrée.
« Certysis a été fondé en 1991 par Blaise Hommelen, il faisait partie d’un mouvement écologique dans les années 80. Ils prônaient le respect, de la terre, des conditions de travail, de la cause animale. À l’époque, il n’y avait pas encore beaucoup d’agriculteurs, il a commencé tout seul et puis ça s’est développé petit à petit. On est passé d’une poignée d’agriculteurs convaincus par le mouvement en 1991 à près de 3000 aujourd’hui. Au plus les gens consomment bio, plus nombreux seront les agriculteurs qui passeront en bio. »

Le contrôle s’effectue toujours sur le terrain. Concrètement, il consiste majoritairement à visiter les entreprises ou exploitations, à prélever des échantillons de sol, de récoltes ou de viandes, à contrôler la provenance des matières premières et à vérifier la conformité de l’étiquetage.
Si le contrôle est en ordre, l’organisme officiel délivre un certificat attestant de l’origine biologique des produits contrôlés. Dans le cas contraire, l’organisme sanctionne l’entreprise , la sanction peut aller d’un simple avertissement à l’interdiction totale de commercialiser tout produit portant le terme « bio ».

LES LABELS NATIONAUX ET PRIVÉS

À côté du label européen obligatoire, le consommateur peut aussi retrouver sur le produit labellisé bio d’autres labels privés ou publics variables selon les pays. Ceux-ci respectent au minimum les critères du label européen mais vont encore plus loin. Et ils sont nombreux ! En Belgique, le label privé Biogarantie est la référence. Il se base sur la réglementation bio européenne et s’engage à respecter d’autres exigences telles que la charte de durabilité, écologique, économique et sociale. Le label Nature et Progrès, lui, a un cahier des charges pionnier avec des standards exigeants d’agriculture paysanne et locale. Le label Demeter est conçu pour les agriculteurs déjà certifiés bio qui sont allés plus loin en pratiquant la biodynamie. Niveau fairtrade, le Symbole des Producteurs Paysans (SPP), créé en 2006, a été fondé par la CLAC (Fédération des producteurs latino-américains du commerce équitable, affiliée à Fairtrade International) et garantit que les produits proviennent d’organisations de petits producteurs (c’est aussi le premier système de garantie du commerce équitable dont le cahier des charges appartient aux producteurs).

CHEZ FÄRM, COMMENT SONT SÉLECTIONNÉS LES PRODUITS ?

Vous vous demandez sans doute comment vos produits favoris arrivent dans les rayons de nos magasins ? Jean-David Couderc, directeur opérationnel a répondu à nos questions. « Chez Färm, n’importe quel client ou employé peut faire une proposition de produit. Tout collaborateur est invité à participer à un processus de décision collective qui se fait à travers le Comité Marque. Celui-ci se réunit une fois par mois afin d’analyser les caractéristiques, les ingrédients, le packaging, les conditions de livraison, les aspects écologiques de la marque… C’est à ce comité ensuite de juger si ça correspond à notre charte éthique de produits.

Si c’est un producteur qu’on ne connaît pas, le département achats va alors encore plus dans l’analyse afin de vérifier si au niveau opérationnel c’est faisable.  Ce qui est aussi très important pour Färm c’est la transparence des filières de production, c’est pourquoi nous avons décidé de ne pas proposer à la vente des produits dont les entreprises sont cotées en bourse. En effet la transparence sur les « flux financiers » n’est alors plus garantie et surtout ouvre souvent la porte à des pratiques fiscales que nous ne voulons pas encourager.

Peut-être avez-vous déjà remarqué que certaines étiquettes indiquaient en conversion bio ? « Pour nous, accompagner la conversion en bio, c’est indispensable. Les producteurs n’ont pas le droit de vente sous le label bio avant trois ans donc on les soutient. La première année, nous ne savons pas encore proposer le produit à la vente mais à partir de la deuxième année, on peut vendre leurs produits. Si le produit ne peut pas être certifié bio, comme le sel par exemple, on indique non bio ».

Jean-David continue : « Nous chez Färm, on défend LA BIO. On veut aller plus loin en incluant tous les paramètres éthiques, humains et économiques pas seulement le technique agricole. On a ainsi créé en 2019 une nouvelle marque belge qui veut défendre ces valeurs de la bio : Nu ! De manière collaborative et coopérative, on s’est mis autour de la table avec tous les acteurs de la filière de viande belge (porc & bœuf) et on a créé un cahier des charges commun. La marque Nu ! que l’on retrouve dans nos magasins, nous permet de proposer des produits au plus juste de nos valeurs. »

Alors, pas si compliqué finalement ? Soyez rassurés, chez Färm, à tous les niveaux de la chaîne alimentaire, les Färmers mettent tout en œuvre pour vous proposer des produits bio de qualité et les plus locaux possible. La transparence fait partie de l’ADN de la coopérative….et c’est pourquoi nous vous invitons à toujours nous contacter en cas de questions ou de doutes !

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