Cette année, le thème de la semaine bio est la confiance. Et justement, beaucoup de personnes se demandent si le label bio est fiable...
Nous pensons que ce label de qualité vous offre la certitude que les produits qui le portent respectent la réglementation en vigueur. Néanmoins, il ne nous semble pas suffisant: enjeux sociétaux et économiques ne sont pas pris en compte par cette labellisation européenne. Pourtant, s’il est essentiel de rendre LA bio accessible à tous, nous insistons pour que ça soit à un prix juste, du champ jusqu’à l’assiette.
Nos trois exigences pour garantir un prix juste pour tout le monde
Le droit à un salaire décent
Avant tout, il est essentiel pour nous que chaque personne impliquée dans la production, la transformation, l’emballage et le transport de nos produits soit rémunérée correctement. Malheureusement, le label bio ne garantit pas cela. De nombreux producteurs en bio ne parviennent pas à couvrir leurs charges, se payer un salaire ou encore à amortir leurs investissements.
C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place la filière nu!, par exemple. Nous soutenons également également d’autres producteurs et transformateurs depuis longtemps, tels que Graines de Curieux, Belvas, Kasana, Simone a Soif !, la bière 100pap, la Brasserie de la Lesse, Brunehaut, Chouke, ou encore Les Filles Cuisinent, avec lesquelles nous venons de nous associer pour créer des plats cuisinés sains, équilibrés et gourmands pour toute la famille.

La nécessité de rendre LA bio accessible
Un produit coûte plus cher en bio qu’en non bio, c’est un fait. Comment, alors, permettre à nos clients de consommer bio sans dépenser plus ? Comment pouvoir maintenir son budget consacré à l’alimentation tout en passant au bio ? En mangeant moins ? Non, en consommant différemment !
L’une de nos missions est de vous accompagner dans votre transition alimentaire. Cela passe aussi par le fait de vous donner des astuces pour consommer bio à un prix raisonnable : favoriser le vrac, cuisiner soi-même, choisir des grands conditionnements, consommer de saison, acheter les fruits & légumes bio en magasin spécialisé et pas en grande surface (découvrez notre article sur le sujet)…
Nous organisons même des coachings gratuits en magasin pour vous donner un coup de pouce : les prochains, qui auront lieu entre le 7 et le 13 juin, seront d’ailleurs consacrés à ce sujet. Branko, Charlotte, Coralie et Lo vous feront découvrir comment manger bio et super gourmand sans se ruiner.

Une marge raisonnable
S’il est essentiel pour nous de rémunérer les producteurs correctement, nous devons également prendre une marge raisonnable, qui nous permette de rémunérer nos collaborateurs (en magasin, dans notre centrale logistique, au centre de coopération), d’investir et d’assumer nos missions et engagements écologiques, économiques et sociétaux. Nous faisons notre maximum pour que cette marge soit la plus juste possible pour vous et pour nous.
- Les aliments bio contiennent plus d’ingrédients de qualité, moins de sucres raffinés, ou de graisses saturées. Les alternatives utilisées en bio sont plus coûteuses.
- Les produits bio sont plus nutritifs, la satiété est plus vite atteinte : on ne « triche » pas avec des additifs pour donner envie de toujours plus, ou en vendant des aliments « gonflés » d’eau (fruits, légumes, la volaille, la viande…). Cela peut donner l’impression qu’on paie plus pour une même quantité, mais le poulet bio, quand il cuit, ne diminue pas de moitié…
- Aucun pesticide chimique n’est utilisé, ce qui entraîne une rentabilité plus « faible », mais sans détruire la planète !
- Pour les produits non alimentaires, l’impact en termes de pollution est radicalement différent : gels douche, shampooings, détergents bio ne polluent pas lorsqu’ils sont évacués dans les égouts. De même, les micro-billes de plastique utilisées dans les produits de gommage/peeling ou les dentifrices conventionnels sont interdits en bio. Il faut trouver des alternatives respectueuses de l’environnement, qui sont souvent plus chères…
Nous pensons que le prix du « conventionnel » n’est pas un prix juste, parce que son image est tronquée.
Quand on achète bio, on paye pour ce qu’on achète. Quand on achète non bio, on paye une fois en caisse, mais on paye aussi des externalités : nos impôts, par exemple, qui subventionnent massivement l’agriculture conventionnelle et financent la dépollution de nos territoires. La production non bio peut avoir des répercussions sur notre santé (contamination de l’air, de l’eau, perturbateurs endocriniens…), ce qui entraîne également un coût à long terme, tant direct qu’indirect.
La bio est plus chère, oui... Mais on fait notre maximum pour la rendre accessible !

Pour toutes les raisons que l’on vient de citer, nous ne pourrons jamais proposer les mêmes prix que ceux que vous pouvez trouver dans la grande distribution, nous en sommes conscients.
Cependant, nous faisons des efforts pour pouvoir baisser nos prix. Il n’y a pas de secret, l’économie d’échelle entre en jeu. C’est en se mettant ensemble, pour acheter de façon groupée, que l’on peut parvenir à faire baisser nos coûts, et donc nos charges : en France, l’ANEB (l’Association Nationale des Épiciers Bio), a ainsi créé la marque Elibio, qui est à la fois accessible et éthique.
Nous nous engageons donc à acheter de gros volumes à un prix négocié avec les producteurs, et non à leur détriment. Ils sont ainsi rassurés d’avoir la garantie de vendre toute leur production et ne doivent pas cumuler production, logistique et transport, qui sont des métiers très différents. Ouvrir plus de magasins, mais aussi fournir plus de magasins, fédérer la bio belge nous permettra de faire des économies d’échelle tous ensemble.
Nous agissons déjà sur les prix de certains produits : nous baissons nos marges sur notre gamme BioGö, qui rassemble l’essentiel de LA bio, et sur des fruits et légumes de saison, pour favoriser leur consommation et encourager la connaissance de la saisonnalité !
Nous avons également commencé à faire des promotions, à la demande de nos fournisseurs. Pour ces opérations promo, les coûts sont partagés entre ces derniers et nous.